Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 2.djvu/207

Cette page n’a pas encore été corrigée

endroit absolument désert. Là, partageant en douze morceaux le manteau dont il était lui-même enveloppé, il invita Jéroboam à en prendre dix, et lui dit : « Voici la volonté de Dieu : ayant divisé le pou-voir de Salomon, il accorde à son fils, à cause de la promesse faite à David, une tribu et celle qui lui est contiguë, tandis qu’il t’octroie les dix autres, parce que Salomon a péché envers lui et s’est abandonné à ses femmes et à leurs dieux. Sachant donc pourquoi Dieu a changé de sentiments à l’égard de Salomon, tâche d’être juste et d’observer les lois, puisque tu as devant toi, pour prix de ta piété et de ton culte à Dieu, la plus grande de toutes les récompenses : la promesse de devenir aussi grand que tu sais que David l’a été. »

8. Ainsi exalté par les paroles du prophète, Jéroboam, jeune homme de tempérament ardent et aspirant à une grande fortune, ne demeura pas en repos. Ayant gagné son gouvernement et se souvenant des révélations d’Achias, tout de suite il entreprend de persuader au peuple de se détacher de Salomon, de se révolter et de lui conférer à lui-même le pouvoir. Cependant, instruit de son dessein et de son complot, Salomon chercha à se saisir de lui pour le mettre à mort. Mais, prévenu à temps, Jéroboam s’enfuit auprès d’Isacos, roi des Égyptiens, demeura là jusqu’à la mort de Salomon, et eut ainsi le double avantage de se soustraire à la vengeance et de se réserver pour la royauté. Salomon meurt fort vieux, après avoir régné quatre-vingts