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propre trône : car un travail de ce genre n’était pas légitime. Il eut beau avoir un magnifique exemple domestique de vertu dans son père et la gloire que celui-ci laissa après lui pour sa piété envers Dieu, il ne l’imita point, bien que par deux fois Dieu lui fut apparu en songe et l’eût exhorté à imiter son père, et il mourut sans honneur. Voici que survint tout à coup le prophète, envoyé par Dieu : il lui déclara que ses infractions n’échappaient point à la divinité et l’avertit avec menaces qu’il ne se réjouirait pas longtemps de sa conduite. De son vivant, la royauté ne lui serait pas enlevée, puisque la divinité avait promis à son père David qu’il serait son héritier, mais, après sa mort voici comment serait traité son fils : sans détacher de lui tout le peuple, Dieu livrerait dix tribus à son esclave et en laisserait deux seulement au petit-fils de David, en souvenir de ce dernier, parce qu’il avait aimé Dieu, et en faveur de la ville de Jérusalem, où il avait voulu avoir un temple.

6. A ces paroles, Salomon s’attrista et fut profondément remué, voyant que tous ses biens, qui lui attiraient l’envie, allaient ainsi tourner à mal. Il ne s’écoula pas un long temps après que le prophète lui eut annoncé les événements futurs, quand Dieu lui suscita un adversaire nommé Ader(os), dont l’hostilité eut l’origine que voici : c’était un jeune homme de race Iduméenne, de souche royale. Quand Joab, le capitaine de David, eut soumis l’Idumée et exterminé en six mois tous les jeunes gens capables de porter les armes, seul il s’était enfui auprès de Pharaon, roi d’Égypte. Celui-ci le reçut avec bonne grâce, lui donna une maison et un territoire pour vivre, et quand il parvint à l’adolescence, le prit en si vive affection qu’il lui donna en mariage la sœur de sa propre femme, nommée Thaphiné ; le fils qui leur naquit fut élevé avec les enfants du roi. Quand il apprit en Égypte la mort de David et celle de Joab, il vint demander à Pharaon la permission de rentrer dans sa patrie. Mais le roi lui demanda quel besoin