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éloignée de ce que nous avons précédemment rapporté de lui. Adonné avec frénésie aux femmes et aux excès de l’amour, il ne se contenta pas des femmes de son pays, mais en prit quantité d’autres issues de nations étrangères, Sidoniennes, Tyriennes, Ammanites, Iduméennes ; il transgressa ainsi, d’une part, les lois de Moïse, qui avaient prohibé de s’unir à des femmes d’un autre peuple et, d’autre part, il commença d’adorer les dieux de ses épouses, par faiblesse pour elles et pour sa passion. Or, précisément ce que le législateur avait en vue en avertissant de ne point épouser de femmes d’autres pays, c’était d’éviter qu’en s’engouant des mœurs étrangères, les Hébreux ne trahissent les coutumes de leurs pères, et qu’en révérant les dieux de ces femmes, ils ne négligeassent d’honorer le leur. Mais Salomon, entraîné à des plaisirs sans raison, n’eut pas ces scrupules. Ayant pris pour femmes des filles de chefs et de notables, au nombre de sept cents, avec trois cents concubines, et, en outre, la fille du roi des Égyptiens, il tomba tout de suite en leur pouvoir, si bien qu’il imita ce qui se faisait chez elles, et il fut contraint, pour leur prouver son amitié et sa tendresse, de vivre selon les coutumes de leurs patries. Cependant, à mesure qu’il avançait en âge et que sa raison s’affaiblissait trop avec les années pour leur opposer le souvenir des institutions nationales, de plus en plus il délaissa son propre Dieu et tendit hommage aux intrus qu’avaient introduits ses mariages. Déjà, antérieurement, il lui était arrivé de pécher et de violer les prescriptions légales quand il avait dressé les simulacres de bœufs en airain qui se trouvaient sous le monument appelé Mer et ceux des lions qui entouraient son