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grand besoin. En outre, il lui donna des villes de Galilée, au nombre de vingt, situées non loin de Tyr. Mais Hirôm. les ayant visitées et examinées, fut peu satisfait de ce cadeau et envoya dire à Salomon qu’il n’en avait pas besoin ; depuis lors ces villes reçurent le nom de pays de Chabalôn[1], nom qui, interprété dans la langue phénicienne, signifie déplaisant[2]. De plus, le roi de Tyr adressa à Salomon des problèmes et des énigmes en l’invitant à les éclaircir et à le délivrer des difficultés qu’ils présentaient. Comme Salomon était fort sagace et pénétrant, rien ne lui échappa de ces questions ; triomphant sur toute la ligne par la force du raisonnement, il en comprit et en expliqua lumineusement le sens.

Mention de ces deux rois se trouve aussi chez Ménandre qui a traduit de la langue des Phéniciens en grec les archives tyriennes ; il s’exprime ainsi[3] : « Après la mort d’Abibalos, la succession de son trône échut à son fils Hirôm, qui vécut cinquante-trois ans et en régna trente-quatre. Il créa, en le comblant, l’Eurychoros (grande place), et dédia la colonne d’or dans le temple de Zeus ; puis il s’en alla faire couper sur le mont qu’on nomme Liban quantité de bois pour la couverture des temples. Après avoir démoli les anciens sanctuaires, il bâtit le temple d’Héraclès et d’Astarté et célébra le premier le Réveil d’Héraclès au mois Péritios. Et il fit campagne contre les gens d’Utique qui refusaient le tribut et après les avoir de nouveau soumis s’en revint chez lui. Sous son règne vivait Abdémonos, enfant encore jeune qui triomphait toujours des problèmes posés par Salomon, roi de Jérusalem. » Dios en fait mention aussi en ces termes[4] : « après la mort d’Abibal, son fils Hirôm devint roi. Il combla les parties orientales de la ville et agrandit ainsi la cité. Le temple de Zeus olympien était isolé ; il le relia à Tyr par une levée de terre et l’orna d’offrandes d’or. Enfin il monta sur le Liban, où il y fit couper des bois pour la construction des temples. » Il ajoute que le tyran de Jérusalem, Salomon, adressa à Hirôm des énigmes et demanda à en recevoir de

  1. Cp. héb. : Ereç Kaboul ; LXX : Ὅριον répond à la lecture גבול.
  2. Mot inconnu en sémitique. Josèphe a peut-être interprété כבל pour חבל, dont un des sens est : dommage, douleur.
  3. Le même texte se retrouve dans le Contre Apion, I, 18, §§ 117-120
  4. Reproduit aussi dans le Contre Apion, I, 17, §§ 113-115.