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mémorable, digne de la prospérité du pays des Hébreux et du roi. Il me faut en décrire toute la disposition et l’aménagement afin que le lecteur puisse en imaginer et en concevoir la grandeur.

2. Il y avait d’abord un édifice[1] vaste et magnifique, solidement appuyé sur de nombreuses colonnes, aménagé pour recevoir un peuple nombreux attiré par les procès civils et criminels à décider et pour abriter la foule des plaideurs. Cet édifice mesurait cent coudées de long, cinquante de large, trente de haut ; il reposait sur des piliers quadrangulaires, tous en bois de cèdre, avait une corniche d’ordre corinthien, des portes carrées et des fenêtres à trois pointes ( ?)[2] qui assuraient à la fois sa solidité et sa beauté. Venait ensuite un autre édifice, au milieu du terre-plein ( ?), dont il occupait toute la longueur sur une largeur de trente coudées[3] ; il était précédé d’un portique ( ?) porté par d’épaisses colonnes. Là se trouvait une salle du trône magnifique[4], ou le roi s’asseyait pour rendre la justice. Tout à côté, du troisième palais qui servait à la reine[5] et d’autres locaux destinés aux repas et aux plaisirs, une fois les affaires expédiées ; tous étaient parquetés avec des planches taillées de bois de cèdre. Les soubassements ( ?) étaient en pierres de dix coudées de côté[6] : les murs étaient revêtus d’une autre pierre plus précieuse, débitée à la scie, qu’on extrait, pour orner les temples et les palais royaux, de la terre de Bethoron ( ?), illustrée par les lieux qui la recèlent[7]. Ce revêtement somptueux formait trois bandes superposées ; sur la quatrième éclatait l’art des sculpteurs : ils y avaient figuré des arbres, des plantes variées, dont les rameaux et les feuilles pendantes répandaient l’ombrage, si légers qu’on eût

  1. C’est la maison dite du bois de Liban (I Rois, VII, 2-6).
  2. Détails peu clairs ajoutés à la description biblique d’ailleurs très obscure. Ίσομέτροις paraît correspondre à τετρέγωνοι de la Septante. Noter l’anachronisme plaisant de l’ordre corinthien.
  3. La Bible donne 50 coudées de long sur 30 de large. Dans le texte de Josèphe, έντιxρυς έχων ναόν n’est pas intelligible (des commentateurs l’ont entendu du Temple !). Ναόν est peut-être une faute de copie pour στοέν.
  4. Dans la Bible, c’est encore un autre corps de bâtiment.
  5. Josèphe ne mentionne pas le palais propre de Salomon, I Rois, VII, 8.
  6. Bible : les unes dix, les autres huit.
  7. Θεωρια ou Θεωριων γῆ. Les conjectures Θεωρίαν (Hudson). Τυρίων (Ernesti) ne satisfont pas. La vraie leçon reste à trouver. J’ai pensé à Βαιθώρων (XII, 289) γῇ ? (T. R.)