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invitait à bénir Dieu et à ne jamais désespérer de l’effet de ses promesses de félicité, puisant leur confiance dans celles qu’il avait déjà remplies.

3[1]. Après ce discours adressé à la multitude, le roi considéra à nouveau le Temple et levant la main droite vers le ciel[2] : « Par leurs œuvres, dit-il, il n’est pas possible aux hommes de rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits : car la divinité, n’ayant besoin de rien, est au-dessus de pareilles marques de reconnaissance. Mais ce don, par quoi, Seigneur, tu nous as faits supérieurs aux autres êtres, il nous faut l’employer à célébrer ta majesté et à te remercier de ce que tu as accompli pour notre maison et pour le peuple des Hébreux. Quel instrument plus propre, en effet, avons-nous pour apaiser ton ressentiment et nous concilier ta perpétuelle bienveillance que la parole, qui nous vient de l’air et qui nous le savons, s’en retourne par l’air[3] ? Grâce à elle donc je te déclare ma reconnaissance, d’abord pour mon père que tu as fait passer de l’obscurité à tant de gloire, ensuite pour moi-même, en faveur de qui tu as accompli jusqu’à ce jour tout ce que tu avais promis : je te supplie de m’accorder à l’avenir tout ce que Dieu peut donner aux hommes qu’il veut honorer et d’augmenter notre maison à travers tous les âges, selon ce que tu as promis à mon père David de son vivant et à sa mort, à savoir que la royauté nous demeurerait et que sa race la transmettrait à d’innombrables descendants. Daigne donc nous accorder ce bienfait et donne à mes enfants la vertu où tu te complais. En outre, je te supplie d’envoyer dans ce Temple une parcelle de ton esprit afin que sur terre même tu paraisses être avec nous. Certes, c’est une infime demeure pour toi que toute la profondeur même du ciel et de ce qu’il renferme, à plus forte raison ce Temple quelconque ; cependant je te prie de le protéger contre toute dévastation des ennemis comme étant ta propriété pour toujours et de veiller sur lui comme sur ton bien propre. Que si un jour le peuple vient à pécher[4], et que, ensuite, pour son péché, tu le frappes d’un fléau, — stérilité du sol, ravages de la peste, ou l’un de ces maux dont

  1. I Rois, VIII, 22 ; II Chron., VI, 12.
  2. Nous lisons ούρανόμ avec Naber (mss. δχλον).
  3. Verbiage surajouté au discours biblique.
  4. Dans ce paragraphe, Josèphe condense la prière de Salomon (I Rois, VIII, 31-40 ; II Chron., VI, 22-31).