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mille coupes en or, et deux fois autant en argent ; des plateaux en or pour porter à l’autel la fleur de farine pétrie, au nombre de quatre-vingt mille, et le double en argent ; des cratères où l’on mélangeait la fleur de farine avec l’huile, soixante mille en or et deux fois autant en argent. Les mesures, semblables à celles que Moïse appelait hin et essaron, étaient au nombre de vingt mille en or et le double en argent. Il y avait des encensoirs en or, dans lesquels on apportait les parfums au Temple, au nombre de vingt mille. D’autres encensoirs servaient à transporter le feu du grand autel extérieur au petit autel situé dans le Temple, au nombre de cinquante mille. On fit des vêtements pontificaux pour les grands-prêtres avec des manteaux longs, un oracle (pectoral) et des pierres précieuses, au nombre de mille ; quant à la couronne où Moïse écrivit le nom de Dieu elle, était unique et est demeurée jusqu’aujourd’hui. Les vêtements pour les simples prêtres furent tissés en byssus, avec des ceintures de pourpre pour chacun, au nombre de dix mille. Il y eut deux cent mille trompettes, selon les instructions de Moïse, et deux cent mille robes de byssus pour les chantres Lévites[1]. Les instruments de musique nommés nabels et cinyres, faits pour accompagner les hymnes, furent fabriqués eu électrum, au nombre de quarante mille.

9[2]. Toutes ces choses, Salomon les prépara pour la gloire de Dieu avec somptuosité et magnificence ; loin d’épargner aucune dépense, il déploya la plus grande largesse pour orner le Temple, et il enferma ces objets dans les trésors de Dieu. De plus, il entoura le Temple d’une enceinte appelée gession (gis)[3] dans la langue du pays et thrincos (mur de clôture) en grec ; elle s’élevait à une hauteur de trois coudées. Elle avait pour but d’interdire à la foule l’accès du sanctuaire et indiquait qu’il s’ouvrait seulement aux prêtres. En dehors de cette enceinte


    applique sans doute à l’époque salomonienne des données qui conviennent au second temple, non sans les majorer encore. (D’autre part, il semble que les 30,000 coupes (φιέλαι) ci-après font double emploi avec les 60,000 φιάλαι xαί σπονθεϊα cités plus haut.

  1. Cf. II Chron., V, 12
  2. I Rois, VII 51 ; II Chron., V, 1. Les détails sur l’enceinte du gis, sur les sanctuaires extérieurs, les grands travaux de terrassement effectués par Salomon sont encore des anachronismes. Cf. Ant., XV, § 398 et suiv. ; Guerre, V, 1.
  3. Mot syriaque (cf. Ant., XV, § 417).