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et par son père, Ourias ( ?), de race Israélite ( ?)[1]. Cet homme était expert en tout travail, mais spécialement adroit à travailler l’or, l’argent et l’airain[2]. C’est par lui que furent exécutés, selon la volonté du roi, tous les ornements du Temple. Ce Chiram fabriqua aussi deux colonnes d’airain dont le métal avait une épaisseur de quatre doigts[3]. La hauteur de ces colonnes était de dix-huit coudées, leur circonférence de douze coudées[4]. Sur le sommet de chaque cotonne, il plaça un (chapiteau) de fonte en forme de lys[5] d’une hauteur de cinq coudées, autour duquel était posé un filet[6] tout tressé de palmes d’airain enveloppant les lys. De ce filet pendaient en deux rangées deux cents grenades. Il plaça l’une de ces colonnes contre l’aile droite du vestibule, et l’appela Yachin, et l’autre à gauche, sous le nom de Baïz[7].

  1. Πετρὸς δ’Οὐρίου, γένος Ἰσραηλίτου. Il y a là une double bévue : Οὐρίας est une altération du Τύριος des LXX traduisant צרי de l’hébreu, et Ίσραηλίτου semble bien résulter d’une lecture fautive de איש צרי. Comment ce singulier doublet a-t-il pu se produire sous la plume de Josèphe ? Comment, dans les mots ἀνὴρ Τύριος des LXX, même en lisant par erreur Οὐρίος, a-t-il pu voir un nom de personne ? Faut-il, avec Rahlfs (Septuaginta-Studien, 3, p. 92, note), voir dans Οὐρίου une faute de copiste pour Τυρίου et dans γένος Ἰσραηλίτου et une « addition tertiaire » occasionnée ultérieurement par cette variante fautive ? C’est méconnaître le rapport assez probable entre Ίσραηλιτου et איש צרי de l’hébreu et c’est, de plus, faire remonter l’erreur du copiste à l’archétype de tous les manuscrits connus actuellement de Josèphe, car ils ont, sans exception, la leçon Ούρίου. Force est donc d’imputer cette double bévue, si grossière soit-elle, à Josèphe lui-même.
  2. L’or et l’argent, d’après II Chron., II, 13. Les Rois ne parlent que de son habileté comme ouvrier en cuivre.
  3. Manque dans l’hébreu, mais se retrouve dans les LXX, I Rois, VII, 15, (τὸ πέχος τοῦ στύλου τεσσάρων δακτύλων) conformément, d’ailleurs, à Jérémie, LII, 21 (ועביו ארבע אצבעות). Quant au mot ἔσωθεν (τὸ πάχος), s’il ne résulte pas d’une erreur, il implique que les colonnes étaient creuses ; l’épaisseur est celle de l’airain entourant l’âme.
  4. Δώδεxα πήχεων. Il est absurde de corriger, comme Ernesti, suivi par Naber, en δαxτύλων, puisque la Bible (hébreu et grec) parle ici de coudées. Le chiffre de douze est conforme à l’hébreu. Les LXX, sur I Rois, VII, 15, ont 14. La suite est un abrégé de la description, d’ailleurs obscure, de I Rois, VII, 16-20.
  5. Κρίνον. Cf. ἔργον κρίνον des LXX (v. 19) = מעשה שןשו.
  6. Δίκτυον, comme LXX traduisant l’hébreu שְבָכָה. Josèphe ne parle, ainsi que les LXX, que d’un réseau. L’hébreu en mentionne sept par chapiteau au v. 17 et seulement deux au v. 41. Il est probable que le mot שבעה du v. 17 doit se lire שבכה.
  7. Héb. : Boaz ; LXX : Βολωζ, Βαλαζ (L : Βααζ). Dans II Chron., III, 17, les LXX traduisent Boaz et Yakhin par Κατόρθωσις et Ίσχύς.