Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 2.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

démoniaque par les narines ; l’homme tombait aussitôt et Eléazar adjurait le démon de ne plus revenir en lui, en prononçant le nom de Salomon et les incantations composées par celui-ci. À l’effet de persuader et rendre plus manifeste aux assistants qu’il possédait bien ce pouvoir, Eléazar plaçait à proximité un gobelet plein d’eau ou un bain de pieds et il ordonnait au démon, une fois sorti de l’homme, de renverser ces récipients et de faire ainsi connaître aux spectateurs qu’il avait quitté l’homme. C’est ce qui arriva et ainsi s’affirmèrent l’intelligence et la sagesse de Salomon ; c’est à cause d’elles, pour que tout le monde sache la grandeur de son génie, et combien il fut cher à Dieu, et afin que personne sous le soleil n’ignore l’excellence du roi dans tous les genres de vertus, que nous avons été conduit à cette digression.

6[1]. Le roi des Tyriens, Hirôm(os)[2], ayant appris[3] que Salomon avait succédé à son père sur le trône, se réjouit fort, car il était l’ami de David, et il lui fit porter ses salutations et ses félicitations pour sa prospérité présente. Salomon lui répond par une lettre ainsi conçue : « Le roi Salomon au roi Hirôm. Sache que mon père, qui voulait édifier un Temple à Dieu, en a été empêché par ses guerres et ses expéditions continuelles. Il n’a pas cessé, en effet, de guerroyer contre ses ennemis jusqu’à les réduire tous à lui payer, tribut. Pour moi, je rends grâce à Dieu de la paix présente, et dans les heureux loisirs qui en résultent, je désire bâtir cette maison à Dieu. Aussi bien, Dieu a prédit à mon père que cette maison serait faite par moi. Aussi je te prie d’envoyer des hommes avec les miens au mont Liban pour y couper du bois. Car, pour la coupe du bois, les Sidoniens sont plus experts que les nôtres. Quant au salaire, je donnerai aux bûcherons celui que tu fixeras toi-même. »

7. Ayant lu la lettre et satisfait de cette proposition, Hirôm répond à Salomon : « Le roi Hirôm au roi Salomon. Il convient de louer Dieu

  1. I Rois, V, 15 (LXX : v, 1) ; cf. Contre Apion, I. 17, § 111 et note. Les deux lettres sont données avec toute sorte de détails imaginaires par Eusèbe, Præp. evang., IX, 33-34, très probablement d’après Eupolémos.
  2. Bible : Hiram.
  3. Conforme à l’hébreu. Les LXX ont sauté quelques mots du texte, et il en est résulté cette absurdité : καὶί ἀπέστειλε Χιράμ… χρίσει τὸν Σαλωμών.