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rapportant aux fables, attribuaient aux dieux, dans leurs écrits, les honteuses faiblesses des hommes et fournissaient ainsi aux scélérats une puissante excuse. Notre législateur, lui, avant montré que Dieu possède la vertu parfaite, voulut que les hommes s’efforçassent de participer à cette perfection et châtia inexorablement ceux qui ne méditaient point ces enseignements ou n’y ajoutaient pas foi. J’invite donc tous ceux qui me liront à examiner notre Écriture en partant de ce principe. À ceux qui se placeront à ce point de vue, rien n’y paraîtra déraisonnable ni indigne de la grandeur de Dieu et de son amour pour les hommes ; tous les traits en sont présentés avec l’expression correspondant à la nature des choses : tantôt le législateur a parlé habilement à mots couverts ; tantôt il s’est servi d’allégories pleines de majesté ; mais toutes les fois qu’il importait de parler sans ambages, il s’est exprimé ouvertement. Quant à rechercher les motifs de chacun de ces procédés, il faudrait y une étude profonde et d’un caractère tout à fait philosophique ; pour le moment, je passe outre, mais si Dieu m’en donne le loisir, je tâcherai de l’écrire[1] après le présent travail. J’arrive maintenant au récit des événements, on rappelant d’abord ce que Moïse a dit touchant la création du monde, détails que j’ai trouvés consignés dans les saints Livres, comme il suit.


    tant beaucoup d’emphase dans leurs inventions, ont jeté de la poudre aux yeux et caché la vérité sous des fictions fabuleuses ».

  1. Cet ouvrage ne nous est pas parvenu, ou plutôt Josèphe ne l’a sans doute pas composé. On peut qu’il eut été analogues aux écrits de Philon sur le même sujet. Josèphe fait maintes fois allusion à cet ouvrage qu’il se proposait d’écrire. Voir plus loin, § 192, note.