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bieu publier à plusieurs un volume de contes que nous intitulerions bravement Contes du bouzingo ! — La proposition fut très-acclamée, et on se mit au travail. Mais la chose n’aboutit point, et depuis il ne fut plus question chez nous que pour les répudier, de ces deux vilains mots, produit cacographique de la lourde malignité des bourgeois.

Ceux qui pensent que nous vivions dans un certain détachement de la cause populaire, se trompent tout à fait. Nous étions républicains pour la plupart. Nous avions des accointances avec plus d’un Café Musain. Le brave Pétrus était montagnard, le jeune O’Neddy, lui, était girondin. (Ici, vous ne l’accuserez pas d’outrance.) Quand Philothée écrivait qu’il était bon d’écarter le fanatisme républicain, il n’entendait nullement par là le républicanisme, mais les conspirations, les émeutes, les attentats, les violences. Nous rêvions le règne de l’Art, c’est vrai. Il nous semblait qu’un jour la Religion devait, dans ses conditions d’extériorité, être remplacée par l’Esthétique. Mais nous voulions encore autre chose. La préface de Feu et flamme énonce des vœux de révolution sociale. Nous avions parmi nous des adhérents du Saint-