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exact. On l’aimait fort, et il avait sa juste part d’influence. Mais Gérard de Nerval et Théophile Gautier en avaient une non moins grande, ainsi que Joseph Bouchardy, le futur dramaturge, qui était un causeur ardent et sympathique. O’Neddy avait aussi le verbe passablement péremptoire, et se conduisait comme se sentant en pleine république. La Synagogue (comme vous dites) comptait six poëtes : Gérard de Nerval, Pétrus Borel, Théophile Gautier, Alphonse Brot, Augustus Mac-Keat et Philothée O’Neddy. — Gérard de Nerval avait publié sous la Restauration des poésies nationales et napoléoniennes, qu’il ne voulait pas qu’on lût, déclarant tout le premier que c’était du poncif. Il ne montrait rien ou presque rien des excellentes choses qu’il préparait alors. Alphonse Brot avait fait imprimer en 1829 un recueil intitulé Chants d’amour. Ce petit livre n’est pas à dédaigner, mais il demeurait parmi nous sans autorité, comme procédant à la fois du genre de Parny et de M. Jules de Rességuier. Alphonse lui-même se vantait dans sa préface de n’être ni classique ni romantique. — On connaissait quelques vers charmants d’Augustus Mac-Keat, mais en fort petit nombre. — Avant d’être introduit dans