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Pour me débarrasser de sa luxure avide,
Je luttais vainement dans la brume livide :
De ses bras anguleux l’enlacement profond
S’incrustait dans mes chairs ruisselantes de fièvre,
Et les baisers aigus de sa bouche sans lèvre
    M’incisaient la joue et le front.

Comme pour un adieu, dans ma sombre détresse,
Je criai tout-à-coup le nom de ma maîtresse…
Quel trésor que ce nom ! quel divin talisman !
Le spectre me lâcha pour s’enfuir d’orbe en orbe.
— Et, joyeux du réveil, je touchai mon théorbe,
    Mon théorbe de nécroman.


1830.