Nous n’avons pas, à proprement parler, de roman social, bien que Gabrielle Roy, Lemelin et Thériault l’aient effleuré : il s’agirait plutôt d’un roman de mœurs à incidences sociales. Ce roman est, au Canada français, essentiellement contemporain ; il a à peine dix années d’existence, ses premières manifestations réelles datant de 1940- 1942.
Ce roman est un roman de mœurs canadiennes ; mais les romanciers qui l’ont traité possèdent le mérite d’en avoir fait résonner la consonance humaine. Tout en soulignant, par exemple, les deux influences prépondérantes politique et cléricale qui pèsent sur la société canadienne-française et dont la révélation aide le lecteur étranger à comprendre certaines de ses attitudes, ces romanciers cherchent surtout à mettre en lumière la part d’humain et d’universel que renferme cette société. Dans l’œuvre de Lemelin, dans « Les Vendeurs du Temple » de Thériault, dans « Au