cette attitude fut pour quelque chose dans l’accueil initial qu’il en a reçu. On dira que les attitudes d’un écrivain n’ont rien à voir avec son œuvre ; on peut le dire… mais qu’est-ce que cela peut bien signifier dans la pratique des gens et des choses, dans notre pays où l’on est tellement subjectif ? Thériault, on peut l’affirmer sans grande crainte de se tromper, réussira à s’imposer à ceux-là même qui lui furent le plus hostiles ; il s’imposera tout comme Jean-Jules Richard, auquel il s’apparente, ne fut-ce que par le renouvellement que l’un et l’autre apportent à la technique de notre roman. Thériault est un romancier avec lequel il faut compter, un romancier naturaliste dans toute l’acception du terme ; un romancier naturaliste, mais aussi réaliste, c’est-à-dire, chez nous, un romancier d’avant-garde, car jusqu’à lui, le réalisme était à créer au Canada français. Et plus récemment, il présentait avec « Les Vendeurs du temple » un Thériault nouveau genre : le Thériault du roman de mœurs où, malgré une certaine transformation du style, il demeure semblable à lui-même, avec ses défauts et ses qualités.
FÉLIX-ANTOINE SAVARD ET QUELQUES AUTRES
Savard est surtout un poète, même si « Me-