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LIBÉRATION DU ROMAN PAYSAN

« Les Jours sont longs » une interpolation d’intrigues ; il nous semble que Bernard aurait dû ou exploiter davantage l’histoire de Rolande ou la réduire à la simple évocation de son nom ; elle habite le roman pendant quelques pages, puis elle disparaît sans laisser de traces. Mais le portrait de Cardinal, les effets que l’auteur en tire suffisent à faire oublier bien des défauts mineurs : aucun de nos romanciers n’a réussi avec plus de bonheur la peinture de l’un de ces coureurs de bois modernes, tantôt garde-chasse, tantôt trappeur, que sont les guides dans les grands espaces forestiers du nord québécois. « Louise Genest » comme « Les Jours sont longs » éclairent un aspect de notre nature que l’on avait ignoré jusqu’ici ; ils dégagent tous deux une atmosphère, un climat proprement québécois, sans pour cela tomber dans l’outrance. Le cadre seul est canadien ; dans les deux cas, nous avons affaire à un roman humain, tout simplement.


YVES THÉRIAULT

La Bernadette de « La fille laide » de Thériault peut, dans une certaine mesure, évoquer l’Acayenne de Madame Guèvremont, par la sensualité qui se dégage de l’une et de l’autre ; car c’est bien la sensualité de l’Acayenne qui attire,