et lourde comme un ciel d’orage ; il vit les transes d’une mère à la recherche de son fils perdu dans la forêt et dont elle se rend, au premier chef, responsable du malheur ; on partage ses angoisses dans cette lutte téméraire et folle contre les éléments, lutte sans espoir, mais logique quand même dans son illogisme apparent, pour cette femme maintenant prise tout entière par son amour maternel.
Harry Bernard égale Vac dans son exaltation de la forêt, même s’il décrit plus qu’il n’analyse et que certains de ses paysages semblent du déjà vu. Il ne faut pas oublier que Chateaubriand et Bernardin de Saint-Pierre ont excellé dans la description de la nature et que le mérite n’est pas de les imiter, mais bien de rénover le genre. Mais si, dans l’ensemble, « Les Jours sont longs » est un assez bon roman, il n’est pas exempt de défauts assez surprenants chez un romancier qui n’en est pas à ses premières armes. Vac et Bernard se rencontrent cependant pour camper ce nouveau personnage de nos lettres qu’est le guide de la forêt. Si l’un et l’autre ont assez bien réussi leur portrait, celui de Bernard paraît pourtant mieux ciselé. Vac se rachète avec son personnage féminin et dame ici le pion de Bernard dont l’Adèle n’est pas assez mis en relief. Il y a même dans