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LIBÉRATION DU ROMAN PAYSAN

d’ailleurs que ceux de Bertrand Vac, Harry Bernard ou Thériault.


BERTRAND VAC ET HARRY BERNARD

Au fur et à mesure que l’on avance dans le temps, le roman terrien se dégage de ses formules rigides et poussiéreuses. On a fait un pas énorme depuis les premiers romans de Desrosiers et Desrosiers lui-même, nous l’avons vu, en est à renouveller sa manière. Je pense bien, cependant, que l’on ne pourra pas dépasser le véritable sommet atteint par Germaine Guèvremont.

Deux livres récents, « Louise Genest » de Bertrand Vac et « Les Jours sont longs » d’Harry Bernard, nous présentent d’autres thèmes ; du décor naturel, on est passé à un certain naturalisme non dépourvu de réalisme. Il est difficile de juger un romancier sur un ou deux livres ; mais nous devons nous y résigner dans bien des cas au Canada français où la plupart des romans qui comptent dans notre littérature contemporaine signalent les débuts d’un auteur. Il n’y a pas chez nous de vieilles générations de romanciers, encore moins une tradition du roman ; mais, en général, on peut déjà déceler dans un premier livre la manière de l’écrivain ; ainsi chez Lemelin, « Les Plouffe » ne contredit pas « Au pied de la pente douce » et