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Les romanciers qui ont réussi à libérer le roman paysan et à le débarrasser de ses scories sont contemporains. Les uns comme Desrosiers, Ringuet et Guèvremont ont surtout exalté l’homme de la terre, l’homme qui tire d’elle sa subsistance : ce sont les traditionalistes, des traditionalistes dans le meilleur sens du terme cependant, qui se sont efforcés de faire neuf, de rajeunir des thèmes qui méritaient mieux que le parti qu’on en avait tiré jusque là. D’autres, comme Harry Bernard et Bertrand Vac, ont mis en scène les aventuriers de la forêt, campant avec quelque succès un type nouveau dans nos lettres. Enfin, Thériault, qui meut lui aussi ses personnages dans un cadre champêtre, nous les projette cependant dans une lumière légèrement diffuse, avec le résultat (surtout dans ses premiers romans) qu’en dépit de son talent, certains critiques ont été jusqu’à mettre en doute la réalité de ces personnages.