lit encore aujourd’hui ; il possède d’assez bonnes qualités et mérite certainement plus de considération que bien d’autres œuvres sur lesquelles on s’extasie et qui, pourtant, ne le valent pas. Il y eut encore : « Une de perdue, deux de retrouvées » de deBoucherville, dans la même veine que le précédent ; « Jacques et Marie » de Napoléon Bourassa ; « La terre paternelle » de Patrice Lacombe ; « Le Manoir mystérieux » de Frédéric Houde : « Jeanne, la fileuse » d’Henri Beaugrand ; « L’Affaire Soergraine » de Pamphile Lemay ; les romans d’aventures de Marmette et d’Eugène Dick et, surtout, « Charles Guérin » de Chauveau.
Cette disparité, il faudra attendre la fin de la première moitié du xxe siècle pour la retrouver. Et pourtant, de combien de ces titres ou noms se souvient-on encore ? Il nous semble que tous ne méritent pas l’oubli presque complet où on les a relégués ; même s’ils sont entachés de tous les défauts de l’art primitif, ou si les modes d’expression, le style et la langue n’ont pas encore acquis la maîtrise d’œuvres d’envergure, plus d’une renferment une conception du roman qu’il est regrettable de ne pas avoir exploitée davantage et surtout d’avoir écartée a priori. On a pris l’habitude d’attribuer à Philippe Aubert de Gaspé, avec « Les Anciens Canadiens » (1865), signature de l’acte