tudes irréductibles chez les Canadiens français pour Pétain ou de Gaulle ? Nous nous arrogeons aussi le droit de rire de leurs fréquents changements de ministères et d’en conclure à leur versatilité et leur légèreté ; mais nous nous offusquons immédiatement si, de chez eux, ils jugent parfois que nous faisons preuve d’étroitesse d’esprit et qu’ils le disent (affaire des « Enfants du Paradis », affaire Balzac, etc.) ; si nous réclamons le privilège de nous enfermer dans notre tour d’ivoire, demeurons-y et n’en sortons pas pour critiquer les autres ; nous éviterons ainsi les flèches que notre épiderme trop chatouilleux supporte mal. Le jour où nous comprendrons que les Français peuvent parler de nous autrement qu’en vantant nos qualités, qu’en payant un tribut ému à notre résistance à l’assimilation étrangère, pour accepter des reproches, comme nous-mêmes ne nous gênons pas pour leur en adresser, il y aura un grand pas de fait dans l’apaisement des querelles stériles auxquelles nous nous livrons sans profit. Dans le plus grand bien de notre avenir culturel, il faudrait réviser nos jugements sur la France.
Nous devons enfin travailler à produire une littérature qui ne dépare pas la littérature française universelle ; parce que nous appartenons à la grande famille française par notre culture, il