celle de nos relations intellectuelles avec la France. On peut espérer qu’il n’a pas dit son dernier mot.
C’est Duhamel, je crois, qui a rendu le plus de services aux lettres canadiennes. Critique universel comme Carneau, il tenta davantage d’appliquer les critères généraux aux œuvres de chez nous, tout en tenant compte de facteurs qui l’empêchaient de fausser son jugement. Quand il soupçonnait le talent, il savait se montrer indulgent, mais sans faiblesse, acquérant une autorité qui en fait, aujourd’hui, un des maîtres incontestés de toute notre critique.
Nous eûmes aussi jadis, Berthelot Brunet, qui, dans ses feuilletons de « L’Ordre », s’avéra un critique de première valeur et qui aurait pu figurer parmi nos plus grands s’il eut consenti à marquer quelque suite dans les idées. Il a montré un discernement rarement atteint et il a donné une « Histoire de la littérature canadienne-française » qui indique bien qu’il s’intéressait à elle et la connaissait. On peut également rappeler Victor Barbeau, grand seigneur et aristocrate, qui se laissa trop souvent aller à pontifier ; il a cependant publié quelques critiques d’un jugement sûr, appuyé sur une vaste culture et un désir sincère de servir ; mais il a trop souvent manifesté des partis-pris qui en diminuaient la portée. Il y a aussi le Père Gay