mais c’était un roman qui n’aurait pas suffi à attirer l’attention de l’auteur sur lui. C’est dans « Six femmes, un homme » qu’il touche réellement au genre, en mettant en scène, tout comme Baillargeon dans « La Neige et le Feu », des personnages plus charnels. Mais Hertel est surtout un écrivain intellectuel en même temps qu’un poète et un philosophe. Même si ce n’est que par surcroît qu’il est romancier, on ne peut l’ignorer dans une étude sur le roman. Sans s’imposer comme un maître en cet art, il a néanmoins réussi des personnages vrais et ardents qui, derrière leur dialectique, possèdent une vie bien à eux, une vie indiscutable, une vie plus vivante, si l’on peut dire, que celle de bien des personnages d’auteurs considérés unanimement comme d’authentiques romanciers.
Jean Simard est aussi un écrivain intellectuel, dont la manière et le ton évoquent Lemelin. Il ne travaille cependant pas dans la même matière. Peintre par tempérament autant que par métier, il dressera un tableau à coups de petits traits fins, chacun possédant sa valeur bien à lui : le personnage de Félix que l’on retrouve dans ses deux romans « Félix » et « Hôtel de la Reine », nous est montré plus que conté ; on le suit à la trace, depuis l’enfance jusqu’à la maturité. La satire