moins » demeurent un roman qui tranche. François, Line, Claude : Cloutier a pénétré le drame intense de ce trio tragique que le destin avait lié et dont l’un de ses membres, François, s’est appliqué à resserrer davantage les liens qui unissaient les deux autres, liens qu’il ne pouvait plus rompre autrement qu’en violentant leur destinée. Dans quelle mesure est-il responsable ? Cette responsabilité la porte-t-il entièrement ? Quelle part de son subsconscient ou, pour employer le langage de Cloutier, lequel des milliers de « lui-même » qui le meuvent et le font agir a été le plus fort ? Cloutier en fait interroger quelques-uns qui se présentent d’ailleurs spontanément à la barre du tribunal, et, un peu à la manière de Giroux dans « Au delà des visages », c’est par voie indirecte que nous pénétrons le drame. Ce sont les témoins qui nous en découvrent les méandres et les secrets, chacun un peu plus, sans cependant nous fournir complètement la clé de l’énigme. Nous ne nous y attendions pas d’ailleurs. Les problèmes que pose Cloutier n’ont pas de solution.
Cependant, le « moi-poète » qui réside en Cloutier lui joue des mauvais tours quand il lui laisse la partie belle ; il lui fausse quelque peu l’optique des êtres et des choses. Les acteurs de son drame sont un peu trop idéalisés ; il serait à