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ROMANS D’ANALYSE

rait-on dire ; il est très au point aussi son portrait de cette femme qui n’est pas une femme fatale, qui ne veut pas l’être, mais qui en joue le rôle malgré elle. Madame Choquette sait la retirer à temps ; seule son ombre, son fantôme pour être plus précis, passera dans les dernières pages et de cette présence invisible, elle réussit à faire une présence plus pesante, plus enveloppante, plus obsédante que ne l’aurait été sa présence réelle. « La Coupe vide » est loin d’être un roman banal.

Mais ce n’est pas exactement ce que l’on pourrait appeler un roman d’amour. C’est Charles Hamel, avec « Solitude de la chair », qui nous vaudra ce premier roman où l’amour devient réellement le thème central. On se demande d’ailleurs, à la fin, si la grande amoureuse est Michèle ou Jeanne, la maîtresse ou la femme d’André Laurent ; mais ce doute même est plutôt une qualité qu’un défaut, l’auteur laissant au lecteur le soin de trouver le nœud du problème que pose son livre, dans lequel il affiche non seulement d’excellentes qualités de psychologue, mais aussi un don du détail et du trait précis qui animent les scènes. Ses personnages ne sont pas flous ; ils sont sentis, réels, on les voit vivre ; et cette vie se déroule dans une atmosphère fiévreuse. Il évoque avec beaucoup de succès l’ambiance dans laquelle