espérer que Desmarchais n’a pas dit son dernier mot.
Mais la jeune équipe de romanciers de 1930- 1935 qu’édita Albert Lévesque dans un louable souci de servir nos lettres, ne révélera vraiment aucun nom. Il faudra attendre la fin de la guerre pour voir surgir avec Robert Charbonneau un roman psychologique digne de ce nom. Charbonneau fut le premier à le traiter. Il n’apporta peut-être rien de nouveau au roman lui-même et ne fit sans doute que transposer dans un cadre canadien une formule déjà usée ailleurs ; mais il a eu le mérite de cette transposition. « Ils posséderont la terre » impose déjà son nom ; mais ses personnages nous semblent souvent déroutants et, aussi, impuissants à se réaliser. Il laissera, par exemple, s’étioler une Ly Laroudan, qui possédait pourtant l’étoffe d’un grand personnage : il aurait pu tirer davantage de cette femme, qui déplace autour d’elle une indéniable atmosphère de sensualité, de cette froide calculatrice, désinvolte, cynique et étroitement égoïste, jouant avec l’amour comme avec toutes les autres valeurs de la vie ; sans que rien nous y prépare, on la retrouve, dans « Fontile », mariée à Edward Wilding.
Le grand reproche que l’on puisse faire à Charbonneau, c’est d’exploiter insuffisamment ses