souci de perfection qu’il faut aller chercher l’explication à son effacement prématuré.
Il en est demeuré à « La Chenaie », sa meilleure œuvre ; ce livre révélait une maturité acquise et faisait pressentir un écrivain qui, en donnant désormais le meilleur de lui-même, promettait d’imposer son nom en tête de liste de nos romanciers. Mais cette promesse n’a pas encore été tenue. Quant à « La Chenaie », que Desmarchais écrivit au moment le plus dur de la crise d’avant-guerre, c’est un roman qui traduit avec assez d’exactitude les inquiétudes de notre jeunesse, son angoisse et sa soif de liberté et d’indépendance nationale, face à la veulerie de chefs aux gages des puissances économiques, qui tentaient de la vider de sa substance spirituelle pour mieux la subjuguer. C’est un roman à la fois psychologique et social ; mais c’est surtout une analyse de l’âme populaire, touchée par le désespoir qui étreignait le monde à cette époque. Il a réussi dans ce roman, unique chez nous par le sujet traité, à recréer le climat de ces années ardentes qui nous paraissent, aujourd’hui, tellement lointaines, séparées qu’elles sont de nous par le sang d’une génération sacrifiée à des formules auxquelles on cherche toujours un sens. On veut