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ment interdite, je ne pense pas que les seins aient à souffrir plus que la fonction respiratoire de la présence de ces brassières et de ces corsets légers.

Il reste entendu que ce que je viens de dire de l’influence du corset sur les mamelles serait infirmé s’il s’agissait d’un corset excessivement haut, ou d’un corset qui présenterait au niveau des goussets de seins, des baleines, des tuteurs quelconques capables de blesser par leur résistance les organes glandulaires avec lesquels ces soutiens artificiels se trouveraient en contact.

Fig. 53. — Un corset ancien.

La défense que je viens de prendre du corset sur ce point particulier ne saurait en aucune façon être juste, si l’on parlait de l’action qu’ont pu exercer sur les seins les anciens corsets, que l’on ne peut considérer sans penser à des instruments de torture quand on compare leur rigidité, leur poids, leur armature, à la légèreté du vêtement moderne. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les figures pour voir combien ces cuirasses antiques pouvaient brutalement meurtrir et comprimer les glandes mammaires (fig. 51, 52, 53).

Il est vrai que nos vénérables aïeules échappaient le plus qu’elles pouvaient à cette horrible étreinte en usant avec prodigalité du décolletage, si bien qu’un prédicateur s’écriait un jour, parlant à ses ouailles dont les corsages étaient larges ouverts : « Vous verrez qu’il faudra que le