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reins, qui fait proéminer le ventre en avant et porte le haut du corps en arrière. La taille est mince, mais tandis que nous apprécions aujourd’hui cet amincissement lorsqu’il est au-dessus des hanches, ici, il intéresse la partie inférieure de la poitrine, au-dessous des seins et va jusque vers l’ombilic ».

Schlanz a reconnu que toutes ces beautés sont des déviées, et a trouvé que le portrait de la duchesse Catherine présente un cas de scoliose bien accentué.

Il a même vu qu’Albert Dürer (1471-1528), en quelques-uns de ses portraits, notamment dans Adam et Ève, infléchit aussi l’épine dorsale d’Ève. Comme on ne peut douter de la sincérité de ces maîtres, on doit avouer que la femme allemande de la Renaissance avait l’échine tordue.

Pareillement une Eve peinte sur un triptyque par Hans Memling (1425-1595) et reproduite dans le Correspondant médical, présente les mêmes déformations, le bas de la poitrine est enserré et le ventre est proéminent à partir du nombril.

Schlanz a voulu trouver la cause d’une si grande disgrâce dans le costume, qui était bien moins soutenu qu’aujourd’hui de baleines et d’acier. Là serait la cause de dégénérescence du type féminin. Poursuivant ses études sur d’autres époques, l’auteur est arrivé à cette formule générale que toutes les générations sans corset avaient le dos voûté.

C’est là une opinion extrême ; je ne la défendrai pas plus que celle qui accuse le corset de toutes les déviations du rachis.

J’estime qu’un corset moderne ne peut produire sur la colonne vertébrale les dégâts extraordinaires dont on l’a accusé d’être cause, alors même que ces déviations seraient le résultat indirect de l’action des muscles troublés dans leur contraction par le port du corset.

Celui-ci entraînerait, en effet, l’inactivité et, à la longue, l’affaiblissement et l’atrophie des muscles qui commandent les mouvements du rachis (muscles longs du dos, Winslow).

En arrière, écrit d’autre part Mme  Gaches-Sarraute, le corset est généralement formé par une surface plane, très étendue de haut en bas, destinée à appuyer sur la partie postérieure du thorax pour en diminuer autant que possible la largeur, et atténuer la saillie des omoplates.

Et elle ajoute : le rétrécissement au thorax n’est pas difficile à obtenir, il n’y a qu’à le comprimer ; mais pour obtenir l’effacement des os, ce n’est pas par ce moyen qu’on