Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

57

vauche sur elle et elle est reportée encore beaucoup plus en dedans qu’elle.

On peut au contraire facilement se rendre compte sur la radiographie du corset ligne que la 10e et la 11e côte présentent une inclinaison beaucoup plus faible, que leurs extrémités superposées et non chevauchantes sont à la fois plus distantes de la crête iliaque (4 cm 3/4 au lieu de 2 cm 3/4) et de la colonne vertébrale (11 cent, au lieu de 9), qu’elles n’ont donc subi ni pression, ni torsion comme avec l’ancien corset cambré. »

Les côtes inférieures sont libres de toute pression et si la base du thorax se rétrécit de plus en plus jusqu’à la dernière côte c’est que le thorax affecte là sa forme normalement rétrécie, son aspect doliforme.

D’autres observations plaident encore en faveur de mes idées sur la forme du thorax, forme non pas géométriquement absolue, car il n’y a pas d’absolue mathématique en anatomie, mais sur l’aspect doliforme si fréquent de la cage thoracique et sur l’erreur que l’on commet en attribuant au corset même bien fait et porté sans abus, tant de déformations thoraciques.

Récemment appelé auprès d’un homme atteint d’accidents dus à l’abus de l’alcool, je constatais au niveau de la huitième côte un étranglement thoracique tel, qu’il semblait qu’avec une corde on eût longtemps exercé une constriction à ce niveau ; or, ce malade portait des bretelles pour soutenir son pantalon. Au-dessous de ce rétrécissement si accentué, le thorax allait en s’élargissant d’une façon très prononcée. Si ce cas se fût présenté chez une femme, on n’eût pas manqué de l’attribuer au corset, alors que chez ce sujet l’augmentation du volume du foie repoussant les côtes me paraît devoir être seule incriminée. Ayant été appelé auprès clé ce malade en l’absence de son médecin traitant, je n’eus pas à le revoir et n’ai pu, malheureusement, lui demander de me laisser prendre de lui la photographie et la radiographie de son thorax.

L’épreuve photographique sur laquelle serait apparu le rétrécissement en question eut été probante, l’épreuve radiographique ne l’eût probablement pas été autant. C’est, qu’en effet, la radiographie ne reproduit pas ce que l’on constate à la radioscopie et tel thorax, par exemple, qui, examiné partie par partie, point par point à l’écran fluorescent apparaît très nettement doliforme, ne donne pas sur le cliché radio-photographique l’image constatée sur l’écran, celle-ci est déformée ; aussi ne me suis-je pas étonné que, lors de mes premières recherches,