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saire d’avoir une ordonnance médicale, est-ce à dire que pour avoir un bon corset il sera nécessaire que la corsetière soit absolument éclectique et n’ait pas un modèle à elle ; non certes, mais il est nécessaire que, pour les grandes lignes, l’accord soit complet entre la mode et l’hygiène ; il est nécessaire que la corsetière veuille bien reconnaître comme indiscutables, et sans les interpréter d’une façon fantaisiste, certaines lois physiologiques, certaines indications médicales générales, de son côté alors, l’hygiéniste passera condamnation sur des questions de détail, sur des questions de façon qui sont de moindre importance et qui ne sont pas de sa compétence. Je ne fais du reste aucune difficulté de reconnaître que les clientes ne sont pas toujours faciles à satisfaire et que leurs exigences parfois ridicules obligent les corsetières à exécuter des modèles qu’elles n’auraient jamais créés de leur plein gré.

Qui dira, m’écrivait l’une d’elles, toutes les combinaisons imaginées par les malheureuses corsetières pour contenter leurs clientes. Je vous assure que la tâche n’est pas sans difficulté !

Quant à la sottise masculine, parlons-en maintenant car il faut lutter contre elle ; et pour que la femme puisse réaliser le maximum de commodité avec le maximum d’élégance, il faut, — l’accord du médecin et de la corsetière étant complet, — il faut que l’homme se mette de la partie.

La femme, je l’ai prouvé et je me suis appuyé sur de suffisantes compétences, pour que je puisse dire que je l’ai bien prouvé, la femme ne veut qu’une chose, plaire. Les hommes s’étant extasiés sur les femmes à taille fine, les femmes se sont dit : faisons-nous des tailles fines. Or, au fond cela est absolument égal à l’homme que sa compagne ait une taille plus ou moins fine. À quelques centimètres près, l’homme n’y regarde pas, ce qu’il veut c’est avoir une femme élégante et désirable, rien ne lui étant plus sensible pour son amour-propre que de sortir avec une femme dont on remarque la grâce ou la beauté.

En veut-on la preuve, considérez les corsets droits. Sans qu’on puisse y contredire, le corset droit augmente sensiblement le tour de taille que dessinait sur un même sujet le corset cambré ; eh bien, les femmes sachant s’habiller ne sont-elles pas restées malgré cela élégantes et désirables ?

Il y a donc dans cette question du corset, à combattre la routine sous différentes faces, et je reconnais que cela