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telle sorte que la partie supérieure du laçage ne reste pas la plus large comme vous le voulez pour laisser bien libre l’expansion de la partie inférieure de la cage thoracique, je lui réponds : fixez votre lacet par quelques points, tant d’un côté que de l’autre, au niveau des œillets supérieurs.

Un corset est pour moi serré quand le lacet dénoué à la taille, les parties supérieures du corset s’écartent l’une de l’autre sous l’influence d’une inspiration aussi profonde que possible.

Pour réaliser le laçage normal et sans danger, il faut que ce soit au niveau des œillets inférieurs et non au niveau des œillets de la partie moyenne que s’opère la traction ; il en résulte qu’instinctivement, dans le second cas, la femme tire sur les lacets en écartant les bras du corps, en les allongeant, et en les élevant. De cette différence de mouvements, il résulte une direction différente des lacets ; dans un cas le laçage défectueux est horizontal, dans l’autre le laçage est oblique de bas en haut. « Le serrage horizontal est toujours condamnable, qu’il se réalise au moyen d’un lacet unique placé en arrière, quel que soit le mode de laçage, ou bien avec un double lacet placé en avant, ce qui peut être encore plus nuisible, ou même qu’il se dissimule sous couleur de serrage accessoire comme dans certains corsets qui portent quatre œillets supplémentaires à près de huit centimètres au-dessus des crêtes iliaques.

Si nous examinons la fig. 142, nous constatons que toute la force du serrage se fait sentir sur une même ligne horizontale : c’est-à-dire, que nous trouvons le point de résistance au creux de l’estomac ; les points d’appui sur les fausses côtes et autour de la base du thorax ; la puissance derrière la troisième vertèbre lombaire. Par conséquent le point de résistance et les points d’appui étant compressibles et mobiles, plus la force sera grande, plus le point de résistance s’approchera du point de la puissance.

Les fausses côtes mobiles fléchiront, s’incurveront de dehors en dedans, la capacité thoracique diminuera de plus en plus selon la force de serrage et celui-ci deviendra même intolérable lors des mouvements de flexion du corps en avant.

Tous les organes qui remplissaient la base du thorax se trouveront comprimés de telle sorte qu’ils fuiront où ils pourront, au-dessus ou au-dessous de la zone devenue trop étroite. »