Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fatalement l’homme et la femme à se livrer à un perpétuel et incessant combat sur le terrain de la satisfaction des sens, M. Jules Lemaître la reconnaît aussi quand il écrit : « la toilette féminine est essentiellement expressive du sexe ; tandis que la toilette des femmes a pour fin suprême l’attrait du sexe, et ne se soucie point de la commodité ; c’est de la commodité presque, seule que le costume masculin se préoccupe ; il a fini par faire avec le leur un contraste absolu… »

Plus j’approfondis la question, dit un autre auteur, plus je me convainquis que l’homme est un animal d’instinct essentiellement polygamique, animal plus intelligent mais plus vicieux que tout autre, et que la femme n’est rien autre chose que sa femelle née avec des aptitudes polyandriques que la nature s’acharne à développer en dépit des mœurs, de l’éducation et de tous les progrès humains. C’est là de la science exacte et expérimentale à l’appui de laquelle les preuves abondent.

C’est aussi la conclusion à laquelle arrive M. Paul Valentin dans son étude sur l’Évolution de la femme devant la psychologie positive, le cerveau féminin, dit-il, subit en permanence, à un degré dont le cerveau masculin n’approche que dans des circonstances très rares, le contrecoup d’une sexualité normalement omnipotente. De la puberté à la ménopause, en dépit des apparences parfois contraires, la mentalité de la femme obéit, dans une proportion que soupçonnent seuls les médecins spécialistes des névroses, à des tendances émotionnelles, dont l’origine profonde doit être cherchée dans l’expansion ou la dérivation du « besoin d’aimer ». Évident ou méconnu, entravé ou libre, excessif ou modéré, l’instinct, qui pousse les femmes à sacrifier à l’espèce le meilleur de leur vie, neutralise, équilibre, galvanise ou pervertit, suivant les cas, ses manifestations psychiques essentielles. Toute impression qui met en jeu l’instrument de la pensée féminine le trouve « accordé » en quelque sorte à un « diapason » spécial, par le fait même de l’énorme retentissement cérébral de l’activité sexuelle. Si la femme n’atteint pas dans le domaine de la production intellectuelle, ni la même puissance, ni la même hauteur que l’homme, elle reconquiert tous ses avantages sur le terrain de l’instruction instinctive et de la logique passionnelle.

Le rôle prépondérant que jouent chez elle certaines excitations viscérales dans la genèse du travail psychique accentue à merveille le trait fondamental de sa structure