les sévices que la contradiction. Prompte à pardonner les mauvais traitements qui n’intéressent que leur chair, elles ne pardonnent point au contraire les paroles sévères et les reproches mérités. Il semblerait qu’elles soient mues en cela par un sens obscur de la justice et qu’elles pressentent confusément combien peu leur esprit compte en comparaison de leur chair. Péchant toujours par cette chair qui est leur seule raison d’être, elles ne s’étonnent point des inconvénients qui résultent généralement du commerce naturel. Après tout se répètent-elles, nous avons été créées pour ça. Fou qui cherche en nous autre chose. Battez une femme qui s’est laissé aller à quelque faute grave, elle ne vous en gardera rigueur qu’autant qu’il y a eu des témoins. Mais n’essayez pas de la morigéner encore moins de la railler, la bête se cabre. Il me souvient au temps de ma première jeunesse d’avoir écrit une lettre mesurée et courtoise pour reprocher a une dame de m’avoir trompé sans motifs et contre son intérêt. Elle me répondit par ces mots que je n’ai jamais oubliés, tant je les trouve délicieux : « Tu avais le droit de me gifler, mais non de m’adresser une pareille lettre. » Cette femme était logique. Elle prétendait être punie dans sa chair qui avait la seule grande part dans sa faute. »
« Je ne saurais trop insister : rien n’est moins supportable aux femmes que la moquerie, et elles poursuivent les gens d’esprit, j’entends par là, ceux qui ont cet esprit profond des anciens philosophes — d’une haine singulière et vivace. La plupart des heureux moments que les sots obtiennent de passer avec les belles, leur sont accordés pour une raison qu’ils ne soupçonnent guère ; c’est qu’alors qu’une dame se donne ou se prête — pour rester dans le vrai et des idées et des mots — à un homme sans même souvent le connaître, elle n’agit ainsi que dans le secret espoir de mortifier un autre qui, toujours, vaut mieux que celui-là. Tant il est vrai que la femme va volontiers du meilleur au pire, et se complaît à vous donner des leçons utiles à rabaisser notre orgueil. »
« Et ce qu’il y a d’admirable là-dedans, c’est qu’elles procèdent par instinct, comme les bêtes ode la terre et les oiseaux du ciel, sans être en rien capables de débrouiller le chaos confus de leurs pensées. Il ne se passe rien derrière ce mur qu’est leur front poli et cependant chacun a la prétention d’y trouver des choses nouvelles à soi particulièrement destinées. »
Cette universelle loi de l’attraction des sexes qui pousse