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par ce contraste que produit une taille fine augmenter ou simuler l’opulence de la croupe et des seins ? C’est que les régions mammaires et fessières constituent encore dans notre civilisation actuelle des régions d’attirance du regard et du désir masculin. De tout temps, des femmes dépourvues de charmes mammaires ont eu recours à des artifices de toilette.

Ovide conseillait déjà l’emploi de « ces enveloppes qui arrondissent la poitrine et lui prêtent ce qui lui manque. » Eustache Deschamps, huissier d’armes de Charles VI, dans sa diatribe sur le sexe « vilain » : Le Mirouer du mariage, indique la manière de fabriquer des appas à celles qui en sont dépourvues. Et Mahomet n’a-t-il pas dit : Le sein de la femme a un double rôle à remplir : nourrir l’enfant et réjouir le père. Il est vrai que maintenant la femme s’occupe peu du premier rôle et beaucoup du second.

C’est qu’en effet le sein qui n’a été à l’origine qu’un organe maternel secondaire, se transforme plus tard en organe érotique, en tentation d’amour, au même titre que le coussinet des Hottentotes qui sert de berceau et de hotte au nouveau-né est devenu chez ces peuplades un véritable organe sexuel secondaire, c’est-à-dire un organe propre à inspirer de l’amour, des désirs (Lombroso, Origine du baiser in Nouvelle Revue 15 août 1893).

Aucun organe, dit le docteur Witkowski, ne réunit mieux les avantages de l’utile dulci. Ces appas palpables sont des appâts magiques, qui avec les charmes du visage, provoquent chez l’homme la griserie nécessaire à la reproduction de l’espèce, d’autre part, les caresses du mamelon déterminent chez la femme, un éréthisme favorable à l’union sexuelle.

Nadeschin prétend même qu’en raison de l’étroite sympathie des seins avec la matrice, leur ablation équivaut presque à une véritable castration, qu’elle diminue l’aptitude à la conception et le plaisir dans le coït ce qui expliquerait pourquoi en Russie la secte des Skoptsy s’appuyant sur certains passages de la Bible préconise et pratique des mutilations, spéciales suivant les sexes, portant sur les testicules, les nymphes, le clitoris, les seins.

En Écosse des sectaires aveuglés par le fanatisme religieux coupaient les fesses et les têtons aux jeunes filles adeptes (Barbaste, de l’Homicide et de l’Anthropophagie).

« Plus on avance vers la civilisation, plus la femme triomphe de la femelle et plus l’amour envahit le champ de la maternité ». Le snobisme actuel n’a-t-il pas créé les Florifères !