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En dehors de cela le vêtement n’a rien à voir avec la morale, le fait de découvrir son corps ne passe point pour immoral quand la mode l’exige (Dr  Stratz).

La femme esthétiquement est faite, dit Montaigne, pour être vêtue selon les sinuosités exquises de ses lignes ; rien ne doit masquer l’ampleur ni les vallonnements adorables de sa gorge, la cambrure de sa taille ou l’élégance de sa nuque, cette partie damnable, attirante faite pour y enfouir les baisers. La jupe doit épouser ses formes, modeler les hanches, adhérer aux rondeurs des cuisses et mourir en plis gracieux sur la délicatesse des attaches du pied dont la pointe semble émerger de la soie, des guipures, des batistes.

Fig. 130. — profil du torse féminin et du torse masculin d’après Thomson.

Toutes les modes qui ont engoncé la femme ont été des attentats contre sa beauté et des obstacles contre la sélection naturelle ; les modes godronnées, empesées, déformatrices du corps ont toujours été prônées et imposées par des souveraines mal faites intéressées à dissimuler des défauts de corsages, des maigreurs terribles ou des pauvretés de chute de reins.

Mais pourquoi la femme veut-elle dissimuler ces défauts et ces pauvretés, pourquoi veut-elle par des artifices divers