Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans l’existence pour y promener sa beauté et y procréer dans les meilleures conditions possibles et avec les fatigues les moins grandes possibles ; à cette première question je répondis sans hésiter : Pas de corset, pas de corset !

Mais il s’agit dans la seconde question d’une toute autre femme ; celle que nous devons considérer maintenant est obligée par les mœurs actuelles à se vêtir de vêtements plus ou moins nombreux, plus ou moins compliqués, plus ou moins lourds ; elle évolue sous un ciel plus ou moins clément, sujet à des variations de température parfois brusques ; elle se livre quotidiennement sans considération de son état physiologique au surmenage d’une vie de plaisir ou de travail, et malgré tout cela cette femme reste femme et veut le rester le plus longtemps possible et pour cela elle veut garder sa beauté ou les apparences de sa jeunesse ; alors la question change et aussi la réponse et c’est pourquoi je dis : Pour une telle femme, oui l’usage du corset est utile, l’abus du corset est nuisible.

Dirais-je le contraire, refuserais-je avec intransigeance ce que certains appelleront une concession, que la femme ne m’écouterait pas ; un raisonnement même logique, peut-être même parce que logique, ne saurait, en général, convaincre une femme, encore moins lorsqu’il s’agit de toilette et dans le cas du corset moins que dans tout autre.

Il s’agit là en effet pour la femme d’un moyen de garder sa beauté et elle est poussée dans ce désir de conserver la forme ou l’apparence de la jeunesse par un instinct plus puissant qu’elle-même, instinct qui est celui de tout son sexe, je vais le montrer.

Auparavant cherchons à définir ce qu’est la femme belle, comment et par quoi la femme cherche à plaire.