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de l’une à l’autre à la façon d’une attelle qui les fixerait des deux côtés.

Cette disposition qui n’est pas en rapport avec la forme du corps humain, diminue la flexion latérale en même temps que la dépression naturelle qui existe à ce niveau. La taille se trouve donc épaissie artificiellement et c’est pour en retrouver la finesse qu’on cintre le corset en avant et on le cintre à tel point que les femmes peuvent bien l’agrafer en haut et en bas mais éprouvent de la difficulté à l’attacher à l’épigastre, alors même qu’il n’est pas serré, si la combinaison du lacet en arrière ne permet pas un écartement considérable. Si le corset était fixé dans les dimensions qu’il doit conserver une fois ajusté sur le corps il serait impossible de le faire tenir dans sa partie médiane. Le résultat n’est donc pas le même au point de vue physiologique.

Toutes ces actions combinées ont donc pour effet de lier le thorax au bassin dans tous les mouvements que la partie supérieure du corps doit exécuter. Cela donne à la femme une attitude spéciale qu’on caractérise en disant qu’elle se meut tout d’une pièce.

Tout comme les muscles de l’abdomen, dit le Dr  Stratz, les muscles du dos sont gênés dans leur développement et leur action par l’abus du corset.

Si les femmes habituées au corset restent quelque temps sans le porter, elles se sentent vite fatiguées et se plaignent de douleurs dans le dos. Leur dos est creux, aplati, sans relief par suite du peu de saillie des muscles (fig. 118).

L’influence du corset est d’autant plus pernicieuse qu’il est plus serré, qu’il monte plus haut et qu’on a commencé plus tôt à le porter.

Il est facile de comprendre que pendant la croissance, lorsque la charpente du corps est encore délicate et flexible, une pression relativement faible suffit à influer sur sa forme. De même le travail des muscles du dos est entravé plus fortement et sur une plus grande étendue par un corset montant haut que par un corset court, prenant seulement la taille comme le ferait une large ceinture. Enfin il est de toute évidence que plus le corset est serré plus la compression qui en résulte est violente.

La peau avec son pannicule adipeux, donne au modelé extérieur du dos son expression définitive, au niveau des reins elle adhère toujours intimement à la charpente osseuse, mais surtout dans la région des épines postérieures, où se forment, quand la couche adipeuse est suffi-