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sibles à leurs fonctions, et, en les abaissant, les rend mobiles. Cette traction est particulièrement nuisible au foie qui est un des points d’attache de l’estomac, à l’estomac qui est un des points d’attache du baldaquin formé par le gros intestin, et au duodénum dont l’orifice de sortie est écrasé par le ligament qui supporte le petit intestin. Ainsi existe le cercle vicieux qui explique pourquoi la malade ne guérissait pas.

Les figures 82, 83, 84 montrent comment le gros intestin est dans un point de sa partie transverse soutenu par l’estomac et peut ainsi le tirer par en bas.

Telle est, dans ses grandes lignes, la doctrine de l’entéroptose ; c’est cette théorie qui a fait donner à la maladie elle-même le nom d’entéroptose ou encore, suivant l’usage, qui fait désigner une maladie par le nom du médecin qui l’a expliquée, le nom de « maladie de Glénard » sous lequel la décrivent tous les auteurs[1].

L’entéroptose est donc une maladie d’allure névropathique ou dyspeptique, caractérisée par la chute, l’abaissement, la « ptôse » de l’intestin et comme conséquence, par la ptôse des autres organes abdominaux : rein, estomac, foie, rate ; comme la ptôse de ces organes s’accompagne toujours de leur mobilité anormale, les maladies qu’on décrivait jadis comme autant de maladies différentes, telles que le rein mobile, le foie mobile, la rate mobile, rentrent donc aujourd’hui dans le cadre de l’entéroptose ; il en est de même pour un grand nombre de cas classés jadis sous le nom de dilatation de l’estomac et qui sont dus à ce que l’estomac est atonique et abaissé du fait de l’entéroptose.

Les figures permettent le parallèle entre l’état normal et l’entéroptose (Glénard).

Quels sont les moyens de guérir et de prévenir l’entéroptose ? J’en parlerai au chapitre consacré à l’étude des desiderata que doit réaliser un bon corset ; il faut, avant d’arriver à cette partie de mon travail, examiner tour ce qui est reproché au corset et discuter si ces reproches sont, fondés ou non. J’ai agi de cette manière pour les poumons, le foie, etc., je vais user du même procédé pour l’intestin.

J’examine donc si vraiment le port du corset peut provoquer la neurasthénie et l’entéroptose. Des nombreuses théories, mises en avant pour tâcher d’expliquer la subor-

  1. On lira avec intérêt sur cette question l’analyse faite par F. Helme dans la Revue de Médecine et de Chirurgie 1906 du travail du Dr Glénard : Phrénoptose et Cardioptose.