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set ; je veux parler de la division de l’estomac en deux poches, de la biloculation de l’estomac.

L’estomac bilobé a été décrit par Sappey et par Cruveilhier. Les prétendus estomacs doubles ou triples observés dans l’espèce humaine, écrit ce dernier auteur dans son Traité d’anatomie, sont des exemples d’estomac unique rétréci circulairement en un ou deux points de son étendue : ce qui caractérise un double estomac, ce n’est point un rétrécissement congénital ou accidentel, mais bien une différence de structure. Au reste, rien de plus fréquent que les estomacs biloculaires, mais cette disposition (en forme de gourde de pèlerin) que l’on observe souvent sur les animaux vivants au moment de la digestion et qui est, quelquefois extrêmement prononcée sur des estomacs vides, disparait au moins en grande partie lorsque cet organe est fortement distendu par l’insufflation.

M. Laberde a démontré que tant que dure la digestion stomacale, l’estomac se divise en deux cavités par suite de la contraction des fibres musculaires obliques de l’estomac. Les aliments solides restent dans la cavité inférieure tandis que la cavité supérieure laisse les boissons passer librement dans l’intestin en longeant la petite courbure. M. Glénard dit à ce propos : j’admets jusqu’à démonstration du contraire, que cette biloculation est un temps normal de la contraction physiologique de l’estomac pendant la digestion.

Depuis, M. Trolard a publié à Alger une note où il conclut franchement à l’action évidente de la constriction de la taille pour produire cette biloculation. Le résultat que peut produire pareille constriction est bien prouvé par la radiographie qu’a bien voulu me communiquer M. G. Lion (P. IV), Sappey, Cruveilhier, M. Glénard ont toujours vu cette séparation en deux poches s’effacer par l’insufflation, mais Trolard jamais quand il a eu affaire à des estomacs ayant : « non des traces de séparation, mais une séparation bien nette ». Il ajoute : « le sillon de séparation des deux lobes de l’estomac correspond toujours exactement au sillon du foie (produit par le corset) dont il n’est en réalité que le prolongement.

M. Chapotot souligne cette description, en donnant dans son livre le schéma que nous reproduisons. Et c’est en l’examinant que je comprends plus encore pourquoi, ainsi que le dit le Dr Butin, les auteurs qui se sont occupés de ce point particulier sont en contradiction, c’est qu’il est probable que le terme biloculation ne désigne pas pour eux tous le même phénomène.