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tion de la taille au moment de la période de croissance est plus funeste encore ; elle prépare les grandes dislocations.

Ouvrez un cadavre en laissant soigneusement en place tous les organes ; serrez le thorax en imitant la compression du corset ; vous voyez sous le moindre effort le foie, mécaniquement chassé de sa loge, se diriger en bas et en dedans, pousser la petite courbure et le pylore ; le tout en bloc se déplace à gauche. L’estomac oscille autour du cardia qui demeure fixe.

Fig. 70. — Schéma représentant la marche progressive de la déviation de l’estomac (in Thèse Chapotot).
O ombilic — I colonne vertébrale

Le fait se produit quand l’estomac est vide, à plus forte raison s’il est alourdi par la masse alimentaire. Tel est le fait fondamental de l’abaissement de l’estomac par le corset. Tous ceux qui se sont occupés de cette question l’ont dû comprendre ainsi. Cruveilhier puis Corbin en parlent. Plus près de nous, on trouve la notion de la verticalité de l’estomac, due au corset, dans les travaux d’Arnould, Lévy, Dickinson, Charpy, Bouveret, etc., et enfin en Allemagne dans ceux de Engel, Boas, Ewald Ziemssen, Rosenheim, etc. Tous ont vu, sous l’influence du corset, l’estomac devenir vertical, le pylore s’abaisser, la grande courbure descendre plus ou moins au-dessous de l’ombilic.

Donc en résumé, ou le corset trop serré et trop cambré est placé au-dessous du thorax et alors il gêne la fonction respiratoire, ou trop serré et trop cambré il est placé haut sur le thorax et il abaisse l’estomac.

De cet abaissement, Rosenheim distingue deux sortes : la situation verticale (Verticalstellung) et le déplace-