Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une constriction habituelle à sa base : chez la femme et chez les militaires. Le corset et la ceinture empêchent le foie, lorsqu’il augmente de volume, de passer au-devant du rein. Or, si dix à quinze fois par an se produisent des poussées de congestion hépatique, on comprend facilement que le rein refoulé peu à peu se déplace consécutivement par l’élongation graduelle de ses attaches vasculaires. »

L’action du corset dans l’ectopie rénale est donc évidente et admise par tous. Le Dr  Bouveret la considère pourtant souvent comme beaucoup plus primitive que ne le veut le Pr  Bouchard. Il est un point, ajoute le Dr  Chapotot, sur lequel on n’a pas insisté. Si le foie pressait le rein simplement sur son pôle supérieur, tout en admettant qu’il puisse se déplacer par le mécanisme qu’indiqué le Pr  Bouchard, son abaissement énorme, comme on le voit souvent, serait difficile à comprendre. Il faut pour le chasser quelque chose de plus. Ce quelque chose, la main le réalise quand recherchant le rein par le procédé au Dr  Glénard, elle le projette en quelque sorte hors de sa loge en plongeant dans l’espace costo-iliaque. C’est un effet semblable que produit le corset, il comprime cette même échancrure et transporte le rein sous le foie tout en formant en arrière un plan rigide qui lui permet d’agir plus efficacement sur le rein.

Est-il exact que la constriction par le corset puisse produire l’abaissement du rein : et si ce mode étiologique est possible, est-il exact que le corset soit une cause fréquente du rein mobile ? C’est ce que je vais examiner.

À la première question, je réponds : oui, le corset peut produire rabaissement du rein, delà se comprend facilement si l’on songe que, placés directement sous le l’oie et la rate, les reins sont forcément abaissés si un corset est assez serré pour abaisser primitivement le foie et la rate. La pression exercée au niveau de ces viscères se transmet aux glandes rénales, qui ont, en plus, à supporter le poids de la glande hépatique et du parenchyme splénique. Le foie étant beaucoup plus lourd que la rate et offrant plus de prise à l’action du corse-t, doit abaisser davantage et plus souvent le rein avec lequel il entre en contact ; ce raisonnement trouve sa justification dans les statistiques qui établissent la prédominance de fréquence de l’ectopie droite : « Sur 43 observations, 31 sont relatives au rein droit, 5 seulement au rein gauche, dans les 7 autres les deux reins étaient déplacés, mais le droit plus que le gauche. »