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(thorax déformé, méplat sur la partie inférieure de la paroi latérale et relèvement du rebord costal, sillon antéro-postérieur sur le foie, estomac biloculaire), on voyait sur la rate deux incisures du bord postérieur et de nombreuses sur le bord inférieur, plus profondes que normalement, et, en outre, sur la partie postérieure de la face interne, vers son extrémité supérieure, un petit lobule se détachant de la surface splénique, comparable au lobule de Spiegel.

Sur une femme présentant des déformations thoraciques peu marquées, un allongement du foie en sens vertical et un tassement en sens transversal, un estomac vertical et presque cylindrique, la rate portait, à l’union du tiers supérieur et du tiers moyen, sur la face externe, un profond sillon s’étendant transversalement d’un bord à l’autre ; sur les lèvres du sillon et sur d’autres points de la face externe, le péritoine portait des traces d’inflammation ; le rein gauche présentait une volumineuse hydronéphrose.

La figure 58-3 montre une grosse rate avec, sur sa face externe, cinq sillons transversaux très profonds, le plus élevé s’étendant d’un bord à l’autre. Elle provient d’une jeune phtisique et pèse 320 grammes ; malgré ce poids les diamètres transverse et antéro-postérieur sont normaux, ils ont 4 et 8 centimètres ; le diamètre longitudinal atteint 19 cent., c’est le seul sur qui porte l’hypertrophie. Les autres déformations dans ce cas étaient très marquées : le thorax, à partir de la neuvième côte, était généralement rétréci, l’angle xiphoïdien très étroit.

Comment peuvent se produire ces déformations ? Leur mécanisme est assez facile à expliquer. Tout d’abord nous remarquons que, dans tous les cas, elles coexistent avec des traces indélébiles de la compression extérieure sur le thorax et les viscères sous-jacents ; il est tout naturel de les rapporter à la même cause, puisque la rate occupe une situation topographique qui l’expose aux effets de cette compression.

Dans aucun cas la rate n’a subi de déplacement notable ; dans plusieurs observations nous l’avons vue redressée, se rapprochant de la verticale par son grand axe ; comme elle est normalement située, de la neuvième à la onzième côte, son grand axe étant presque parallèle à la direction oblique des côtes, le relèvement de cet organe est nécessaire pour que ces dernières marquent leur empreinte sous forme de sillons transversaux. Dans ce mouvement de la rate, le pôle supérieur s’éloigne de la