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tus nodus, de cingulum, de cingillium, vêtements qui ne sont à proprement parler que des ceintures.

Je sais que M. Léoty, dans le travail que je citais plus haut, les considère comme les premiers rudiments du corset ; plusieurs auteurs ont depuis formulé le même avis, pour cette raison bien simple, qu’ils ont maintes fois copié cet ouvrage en le démarquant, mais le plus grand nombre y a toutefois négligé cette phrase qui exprime bien mon opinion : « Les corsets proprement dits étaient complètement inconnus des anciens ».

C’est pourquoi je retiendrai seulement, comme pouvant figurer à l’origine de l’histoire du corset, les vêtements appelés par les anciens : capitium, fascia, zona, strophium.


Fig. 12. — Sthéthodesme ou Fascia d’après une statue antique.

« Le capitium était un vêtement porté sur la partie supérieure du corps qu’il recouvrait ; ce mot ne désigne pas un capuchon comme quelques auteurs l’ont prétendu. Varron est très explicite à ce sujet quand parlant du capitium il dit : ainsi nommé parce qu’il enveloppe la poitrine.

La fascia pectoralis d’après Martial, (Epigrammes CXXXIV, livre XIV) constituait chez les Romains, une ceinture attachée autour de la poitrine des jeunes filles pour arrêter par la pression, le développement de la gorge, ou enroulée autour du buste des femmes fortes pour soutenir leurs seins.

Dans le Dialogue des amours, Lucien parlant, des tuniques trop transparentes de ses contemporaines ajoute : « Sous ce vêtement, tout se voit mieux que le visage, excepté les seins qui tomberaient en avant d’une manière difforme s’ils n’étaient constamment retenus prisonniers ».