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S’il faut en croire un passage des Cosmétiques d’Ovide, les femmes d’alors étudiaient déjà les moyens de réparer des ans l’irréparable outrage en usant de fards nombreux et variés, et elles connaissaient aussi l’art de corriger les imperfections de la nature ou de suppléer aux oublis de celle-ci, en employant « des enveloppes ingénieuses qui arrondissent la poitrine et lui prêtent ce qui lui manque ».


Fig. 11. — Capitium d’après un marbre antique.

Elles n’ignoraient pas non plus la mode de se sangler la taille outre mesure ; et je n’en veux pour preuve que la comédie de Térence Eunuchus dans laquelle le poète, par la bouche de Cherea, un des personnages de la pièce, se moque des moyens mis en œuvre pour faire des jeunes filles vigoureuses des poupées dont s’engouait déjà le snobisme de cette époque reculée : ce n’est pas, s’écrie-t-il, une jeune fille comme les nôtres, que leurs mères obligent à se rabattre les épaules, à se sangler la poitrine pour avoir une taille mince. Si quelqu’une est un peu plus solidement taillée, on dit qu’elle tourne à l’athlète, on lui rogne les vivres et elles ont beau être nées avec une bonne constitution, on ne fait pas moins d’elles, grâce à ce régime, de véritables roseaux. Aussi comme on les aime.

Je laisse de côté avec intention certains passages d’Homère tel que celui où décrivant la toilette que portait Junon lorsqu’elle voulut séduire Jupiter, il dépeint les deux ceintures qui « dessinaient amoureusement la taille de la déesse », certaines citations de Martial (Epigrammes XIII, livre VI). Epigrammes CCVI, livre XIV) où il est question de ces-