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« Aucuns ouvriers, écrit Furetière en 1663, dans la Nouvelle histoire du temps où relation véritable du royaume de coquetterie font profession d'un art nouveau d'ajusteurs de gorges, se faisant fort d'empêcher grosses gorges de trop paraître et de donner du relief aux imperceptibles. »

Ce privilège permettait parfois aux galants de s'introduire auprès de leurs belles, sous le fallacieux prétexte de prendre la mesure d'un corset.

Au commencement du XVIIe siècle, les couturières firent leur apparition.

« Les couturières n'ont pas, comme on pourrait le croire, le droit de façonner les divers vêtements qui composent l'ajustement féminin mais seulement les robes de chambre, jupes, justaucorps, manteaux, camisoles, à

Fig. 194. — Tailleurs de corps à Berlin.
Fig. 195. — Tailleurs de corps à Strasbourg.

la réserve des corps de robes et bas de robes que seuls peuvent faire les tailleurs. Les couturières ne peuvent employer aucun compagnon tailleur, ni les maîtres tailleurs aucune fille couturière. Ne peuvent les maîtresses couturières faire aucun habit d'homme.

Les tailleurs (unis aux pourpointiers en 1660) ont seuls le droit de façonner les corps de robes et bas de robes de femmes ainsi que les divers vêtements d'hommes. Le client fournit l'étoffe que le tailleur se borne à façonner.

Les couturières n'avaient, au surplus, été érigées en communauté que par les lettres patentes du 30 mars 1675. Lesdites lettres, après avoir rappelé que par l'édit de mars 1673, il avait été ordonné que tous ceux qui faisaient profession de commerce seraient érigés en corps communauté et jurande, s'exprimaient ainsi : « En exécution duquel édit plusieurs femmes et filles nous ont remontré que de tout temps elles se sont appliquées à la couture