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le corps étant pressé de haut en bas, il appuie principalement sur la partie supérieure des fesses par une large surface et non pas seulement sur la crête des îles. La deuxième partie de cette machine se compose de la tige ou arbre suspenseur en acier battu à froid en forme de faucille dont la courbure laisse dans tout son trajet entre elle et la tête un vide au moins de deux doigts. Sur le bord supérieur, on voit quelques crans distants de deux lignes. L'extension et la contrei-extension se produisent par la crémaillère disposée à la partie lombaire et le point d'appui disposé à la partie supérieure de l'arbre suspenseur.

De tous les biens que cette machine peut procurer, le plus précieux est incontestablement celui d'ôter le poids de la tête et de toutes les autres parties du corps qui y sont attachées, d'empêcher par conséquent leur action sur la colonne de l'épine.

Déjà, en 1762, Roux avait imaginé un appareil analogue pour maintenir la tête et le buste droits, ainsi que Heister, anatomiste et chirurgien, mort en 1758.

Dionis a très bien exprimé ce qu'on doit attendre du corset orthopédique et que ce corset doit être spécial à chaque cas en écrivant : il ne faut pas qu'un chirurgien, ayant à soigner un enfant qui aura de la disposition à être bossu, promette plus qu'il ne peut accomplir comme font des couturières, des tailleurs et des fabricants de corps de fer qui, pour tirer de l'argent, assurent de donner une taille aussi belle que si on n'avait jamais été contrefait. On ne saurait pas prescrire positivement et en particulier ce qu'il faut faire à la gibbosité. Si l'épine se jette en dehors, on couchera l'enfant sur un matelas un peu dur, l'y tenant sur le dos et sans chevet afin que la tête et l'épine soient au même niveau. Si elle se porte à droite ou à gauche il faut, par le moyen de petits corsets faits exprès, comprimer l'endroit qui pousse. L'usage des croix de fer attachées à l'épine, aux épaules et au col, est excellent pour tenir ces parties égales les unes aux autres. C'est au chirurgien industrieux à inventer des machines capables de combattre la difformité et de la corriger autant qu'il se peut, prenant garde surtout de ne point presser les parties contenues dans la poitrine, lesquelles ne peuvent avoir trop de liberté dans leurs mouvements si nécessaires à la vie.

Dans un savant mémoire présenté à l'Académie des sciences, Portai (1797) a aussi parlé des corsets orthopédiques émettant sur ceux-ci une théorie qui a rencontré de