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voyla avallé jusques entre les cuisses, il se mocque de son austre usage, le trouve inepte et insupportable. »

En 1488, les élégants portaient des écrevisses de velours c’est-à-dire des corselets en lames d’acier recouvertes de velours pour faire fine taille.

Bientôt le satirique Agrippa d’Aubigné, maltraitera Henri III, en ces vers indignés :

Son menton pinceté,
Son visage de blanc et de rouge empasté, -
Son chef tout empoudré, nous firent voir l’idée,
En la place d’un roy,. d’une p… fardée.
Pensez quel beau spectacle, et comme il fit bien voir
Ce prince avec un buse, un corps de satin noir
Couppé à l’espaignolle, où des déchiquetures
Sortaient des parrements et des blanches tissures.

Fig. 176. — La rage de la mode.

Avec Henri IV, la bosse d’estomac des mignons disparaît et les pourpoints s’affranchissent de leurs buses ; les hommes abandonnent la rigidité du corsage à la gent caractérisée par « les cheveux longs et les idées courtes. » Le fils de Louis XIV portait un corps baleiné « pour lui tenir la taille ferme » et ajoute son valet de chambre Dubois, pour le protéger contre les coups de son brutal gouverneur, M. de Montausier (Dr  Cabanes, Les Indiscrétions de l’Histoire.)

Au XVIIIe siècle, les jeunes garçons portaient des corps spéciaux qui étaient des intermédiaires entre les brassières de l’enfant et les longs gilets de l’adulte. L’Encyclopédie de Diderot donne la coupe d’un corps de garçon à sa première culotte.

En Angleterre, les hommes prirent également l’habitude de porter des corsets et une caricature du siècle dernier montre que les corsets à l’anglaise comme toutes les autres modes, cherchèrent à s’implanter en France. Cette estampe a pour légende : « La Rage de la mode ! ou Mi-