Page:O'Followell - Le corset, 1905.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

197

grains de verre de différentes couleurs ; c'est une variante du lien du sein, stethodesme des Grecques. Les bayadères de l'Inde se revêtent d'un corset fait de l'écorce d'un arbre de Madagascar et disposé de façon que chaque sein s'emboîte exactement dans son enveloppe. « Mais écoutez : la couleur de celle-ci ressemble tellement à la peau que l'œil trompé croit voir une gorge nue ; l'étoffe en est si fine que le toucher le plus délicat ne peut distinguer l'enveloppe d'avec la partie qu'elle cache ; enfin l'élasticité dont elle est douée, permet aux mouvements respiratoires de s'effectuer librement. Les bayadères ne quittent jamais ce corset ; elles le gardent même dans leur lit et conservent ainsi la beauté et la délicatesse de leurs seins jusqu'à un âge très avancé... »

Les bayadères, ajoute Raynal dans son Histoire philosophique du commerce et des établissements européens dans les deux Indes, enferment leurs seins dans de légers écrins. Rien n'égale leur attention à conserver leur sein comme un des trésors les plus précieux de la beauté. Pour l'empêcher de grossir ou de se déformer, elles l'enferment

Fig. 172. — Enseigne, par Abel Truchet, destinée à une corsetière et primée au Concours des Enseignes (décembre 1902).

dans des étuis formés d'une étoffe tissée avec l'écorce très fine d'un arbre. Ces étuis, joints ensemble et bouclés par derrière, sont si jolis et si souples, qu'ils se prêtent à tous les mouvements du corps sans aplatir, sans offenser le tissu délicat de la peau. Le dehors de ces étuis est revêtu