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garni de papier d'étain et de taffetas pour éviter la rouille par le contact de l'acier et dé la peau.

C'est alors que de petits ouvriers, s'intitulant fabricants, commencèrent eux-mêmes à employer des ouvriers, avec pour tout outillage un découpoir pour percer les lames de buses, un outil pour découper les agrafes et un tas pour river les boutons.

La guerre survint et ce n'est qu'à la reprise des affaires, en 1871, que l'on recommença à travailler.

«  Après les événements de 1870, la mode manque d'orientation ; on tâtonne pendant deux années et vers 1873, on voit la taille longue, qui amena l'usage du corset cuirasse orné de ce fameux et hideux busc-poire qui ne servait à rien, n'aplatissait rien et donnait au corset un aspect orthopédique qui enlève toute élégance féminine. Comme il n'est pas de mode sans exagération, on allonge la taille de plus en plus et l'on arrive bientôt à avoir la taille tellement longue, que les petites femmes sont tout en buste et n'ont presque plus de jupes. »

Puis la mode varie, copiant tantôt un style, tantôt un autre, mais finalement suivant dans l'ensemble une direction nouvelle toute particulière. En effet, soit que les corsetiers eux-mêmes aient reconnu le bien-fondé de certaines protestations du corps médical au sujet du corset, soit que les femmes elles-mêmes aient suivi les indications de leurs médecins, la mode ne s'attache plus exclusivement à reconstituer tantôt une époque, tantôt une autre cherchant toujours à rendre la femme plus attrayante, elle se préoccupe non seulement de son élégance, mais encore de sa santé.